Un peu d'instruction [terminé]

Angélique venait de rentrer d'une sympathique ballade équestre en forêt. La jeune princesse avait décidée alors de se rendre à la salle de lecture, ou bibliothèque pour lire un peu et se réchauffer. La jeune fille s'était donc fait enlevé son long manteau par un serviteur et s'était rendu dans la salle souhaité. Angélique se promena à travers les rayons, il y avait tellement de livres.. Son père, le roi Henri adorait la lecture et était très attaché à cette bibliothèque. Le defunt roi passait la plupart de son temps ici même, Angélique regarda le fauteuil rouge où il s'asseyait. C'était SON fauteuil, et personne n'avait jamais eu le droit de s'y asseoir. La jeune fille repensa avec mélancolie les temps où ses parents étaient encore vivant.. Une larme perla le long de sa joue mais fut vite enlevé d'un revers de manche.
La jeune princesse choisit alors un livre intitulé: "Les mystères de la Grèce Antique" et alla s'asseoir sur un fauteuil à côté de celui de son père. Là, elle commença à lire, quand elle entendit des bruits de pas...

Comme tous les jours, j’étais là, à la bibliothèque. J’y passais beaucoup de temps. Il faut dire qu’à force de fureter dans tous les coins, on peut trouver des merveilles ici. J’avais trouvé des livres dans leur première édition. Ici, j’avais appris plus de choses qu’en « cours ». Il faut dire que ma curiosité m’avait joué pas mal de tours. Et les tours de passe-passe de certains serviteurs m’avaient rendu bien des services pour assouvir ma curiosité.
Qui aurait pu croire que père avait caché de tels ouvrages dans la bibliothèque ? Des véritables bijoux…

Des bruits de pas se firent entendre. Qui donc pouvait bien troubler le calme de la bibliothèque. J’écoutais, essayant de savoir de quel côté de la salle pouvait bien se trouver l’intrus. L’intruse oserais-je même dire, vu qu’on entendait à la perfection des talons. Je me levais donc, une fois que le bruit des pas se fut estompé, vers le lieu où devait se trouvait la personne. J’aperçus alors la jeune fille en question.

*Et bien ! Si je m’étais attendu à la voir ici…*

Je toussais légèrement, avant de dire, d’un air moqueur :

-Et bien, chère sœur. Je ne savais pas que vous aimiez lire…

Angélique releva la tête en entendant les paroles de son frère. Elle le regarda, se mordit la lèvre, lui lança un regard de défi et enfin, dans un soupir, elle dit:
- Vous ne pouvez pas tout savoir Alexandre!! J'aime lire.
Elle le toisa du regard un long moment, le silence régnait dans l'immense pièce, on aurait put entendre une mouche volait... La jeune princesse ne savait pas vraiment quoi dire, depuis la mort de leurs parents, la relation des triplés chutaient de jour en jour. Puis, comme Angélique voulait taquiner son frère, elle se rappella de Marianne et dit, d'un ton taquin:
- Alors mon cher frère, comment va cette chère Marianne, que vous avez fait venir de Suisse pour...
Angélique voulut dire "courtiser" mais se retint, mieux valait ne pas trop poussé le bouchon!! Alors, elle regarda son livre, s'arrêta sur un chapitre parlant d'Aphrodite, la déesse de l'amour et son regard revint vers son frère, toujours debout.

Elle voulait me provoquer. Elle attaquait un sujet sensible. Elle parlait de Marianne. La si douce Marianne. Elle faisait des sous-entendus, même avec le livre qu’elle lisait. Me montrer le chapitre sur Aphrodite en parlant de Marianne. Rien ne pouvait être plus clair dans mon esprit. Elle avait compris mes sentiments à l’égard de Marianne. Je me souvenais encore de ma visite au château de son père…

=== Flash back ===

J’avais refusé de venir en Suisse. Un climat froid, des montagnes enneigées tout autour… Impossible de lire un livre au soleil. Bref, ce voyage ne présageait rien de bon. Finalement, seul le regard de mon père me fit fléchir. Il avait un don pour cela, mon père. Me persuader de faire ce qu’il était bien de faire.
J’étais donc parti. Et je m’enquis immédiatement de l’emplacement de la bibliothèque. Le seul lieu où je pourrais me sentir chez moi, dans ce grand château. Et, finalement, ce fut dans cette même bibliothèque que j’eus la plus belle vision de toute ma vie. Marianne…
Je l’avais vue dans la bibliothèque. J’étais immédiatement tombé sous son charme…

=== Fin Flash Back ===

Je sortis de mes souvenirs. Je repris contenance et répondis :

-Oui, elle se porte très bien. C’est tellement rare de te voir te soucier des autres…

Je m’installais sur un siège et regardais Angélique dans les yeux. Elle avait hérité des yeux de notre mère. Grand bien lui en fasse… Si elle avait eu les yeux de notre père, j’aurais presque abandonné la partie… Mais, heureusement pour moi, mon propre regard me faisait de plus en plus penser à celui de mon père.

-Et toi, comment vont tes multiples conquêtes ?

Angélique lança un regard plein de sous entendu à son frère, l'écouta et répondit, en essayant de ne pas rougir:
- Comment ça mes multiples conquêtes? Ce n'est pas ma première préoccupation!
La jeune princesse tourna son regard vers son livre, maintenant, elle en était au Dieu Hermés, le dieu des voleurs et dit comme le roi des mensonges.

* Drôle de coincidence que ce soit Hermés, le roi des menteurs quand je raconte un mensonge...*

Angélique regarda son frère, puis le livre. Puis à nouveau son frère qui s'était assis à côté d'elle. Allait-il rester longtemps? Non pas qu'Angélique n'appréciait pas sa compagnie, mais ce n'était plus comme dans leur enfance, il y avait entre eux une sorte de barrière...

** FLASH BACK **Angélique se faisait coiffé par Catherine, sa gouvernante. La jeune fille avait alors 14 ans, elle était bien jeune.. On frappa à la porte et Catherine partit ouvrir: c'était Alexandre, le frère d'Angélique. Celle ci l'acceuillit par un sourire et sauta dans ses bras. Le jeune prince avait été absent pendant un long moment car leur père l'avait envoyé dans le sud de la France en visite chez un noble ami du roi. - Comment vas-tu Alexandre! Cela me fait tellement plaisir de te revoir mon cher frère!! Antoine est si solitaire que je m'ennuyais de vous!!** FIN du flash back **

Angélique s'arracha à ses souvenirs, appuya son coude sur l'accoudoir du fauteuil et sa tête sur son coude, là, elle soupira. Comme être enfant lui manquait parfois!! Et ses parents.. Mais pourquoi fallait-il grandir? Mais grandir avait aussi une tonne d'avantages comme pouvoir devenir reine...

** Rrrooh vraiment je ne pense qu'à ça!! **

[Hs: je t'ai copié pour le flash back^^]

Je me levais. Je ne savais pas pourquoi, je ressentais le besoin d’être seul quelques instants. Je me dirigeais vers un rayonnage et m’y adossais. J’avais du mal à respirer. Je fermais les yeux quelques instants. J’entendis alors des cris. Je vis alors une image apparaître devant moi. C’était Versailles. Pas le château, le village. Des gardes marchaient et, apparemment, arrêtaient des gens.

-Sur ordre de la Princesse Angélique, vous êtes en état d’arrestation.

Qu’est ce que ça voulait dire ? Angélique aurait elle cru qu’elle pouvait faire arrêter des gens pour rien ? Elle se prenait déjà pour la reine, même si je savais que nos parents n’avaient jamais commis une telle injustice. Je devais arrêter ça. J’ouvris alors les yeux et vis que j’étais allongé par terre.

Etait-ce un rêve ? Ces derniers temps, mes rêves se révélaient plutôt prémonitoires. Je me relevais difficilement. Qu’est ce que ça signifiait alors ? Je devais en avoir le cœur net. Je retournais auprès d’Angélique et lui dis, simplement :

-J’ai entendu parler d’arrestations massives dans le village. Tu ne saurais pas pourquoi, par hasard ?

Angélique regarda partir son frère, puis elle le vit revenir, il avait pâlit et paraissait stressé. La princesse le dévisagea du regard quand celui ci posa sa question. Elle réflechit et répondit, en toute franchise:

- Des arrestations massives dans le village? Non!! Es tu sur de cela? Il faudrait y remédier tout de suite!! Mais je doute que des arrestations puissent se faire sans l'accord de l'un de nous! Je veux dire, sans l'accord d'Antoine, de toi ou de moi!!

Puis Angélique comprit qu'Alexandre la soupçonnait, elle ouvrit la bouche, choquée et lança un regard farouche à son frère:

- Tu oses soupconné que ce soit sous mon ordre!!

De colère, elle se leva, se dirigea vers son frère en pointant un doigt accusateur sur sa poitrine, elle reprit son discours:

- Moi, ta soeur, tu me soupconnes d'ordonner aux soldats d'arrêter les villageois... pour rien!! Mais comment oses tu!! Ce n'est pas parce que je ne suis pas complétement ange comme tout le monde pense que tu l'es que je suis capable de faire d'aussi immonde chose!! Honte à toi!!!

Angélique était vraiment blessée. Son frère n'était vraiment plus son frère, celui qu'elle avait connu. Elle baissa la tête, que quelq'un comme Marianne pense qu'elle ai fait ça, elle s'en fichait.. et encore.. Mais que son frère puisse croire une chose pareille.. cela la laissait sans voix, sa propre famille ne lui faisait déjà plus confiance. Bien sur, avec l'enjeu du trône, cela était normal que les triplés ne sa fassent plus vraiment confiance lorsqu'il s'agissait de choses personnels.. Mais qu'Alexandre puisse croire une chose pareille la rendait hors d'elle!! Quel idiot! C'est ce qu'Angélique pensait d'Alexandre désormais.

Je baissais les yeux vers Angélique. Je devais lui expliquer. Elle allait sûrement penser que j’étais devenu fou, que je me moquais d’elle. Mais c’était la seule solution. Je fermais les yeux et respirais profondément. J’ouvris alors la bouche et me mis à parler :

-Angélique, laisse moi t’expliquer. Depuis quelques temps, je fais des rêves étranges. Je crois que je vois le futur. Je fais des rêves prémonitoires…

Je la regardais dans les yeux. Je devais lui raconter tout ce qui m’était arrivé depuis cette fameuse nuit. Je murmurais alors, menant ma sœur vers un des fauteuils.

-Voila, tout a commencé il y a de cela quelques jours. Mon premier rêve prémonitoire était plutôt un cauchemar. La nuit… Enfin, tu sais… Et bien, j’ai vu en rêve ce qui est arrivé. Ca m’a hanté pendant longtemps. Et depuis, je fais des rêves bizarres. Ils ont l’air si… si réels. Et là, je viens de faire un rêve dans ce genre. Les gardes arrêtaient des gens en ton nom…

Et là, je revis les personnes qu’ils arrêtaient. Des filles, uniquement des jeunes filles… Plaisantes à voir, par-dessus le marché. Serait il possible que ?

-Angélique, je ne doute pas de toi. Mais crois moi, c’est ce que j’ai vu. Mais, plus j’y repense, plus je me dis que tout ceci est un coup monté… Et si les soldats profitaient de nos querelles pour arrêter les personnes qu’ils veulent ?

Tout se tenait… Je serrais Angélique contre moi et lui murmurais un simple :

-Pardonnes moi, Angélique… Je crois savoir ce qu’il se passe…

On devait aller au poste des gardes au plus vite…

Après que son frère lui ait raconté cela, la princesse le prit pour un fou. Lui, voir l'avenir en rêve?? Pff, que des excuses bidon pour se faire pardonner facilement..

- Je ne te crois pas Alexandre...

Angélique décida alors qu'il était tant qu'elle arrête cette conversation absurde.

- Ecoute Alexandre.. Je crois que tu devrais te reposer un peu, ok? Le surmennage a dû te monter à la tête... Je te conseille même un médecin! Il est impossible que les soldats face cela!! Et puis, pourquoi il le ferait en mon nom et pas en le tien par exemple? Si tu répands une rumeur fausse comme celle ci, les villageois n'auront pas confiance en moi!! Et si c'est une de tes ruses pour m'enlever les fesses du trône.. c'est raté!! Je ne pensais pas que tu irais jusque là Alexandre. Je te demande de te reposer et si ses rêves continuent, alors on en reparlera d'accord?

Angélique se sentit, en ce moment là, très mature. Drôle de sensation pour la jeune fille.. Bref, Angélique attendit la réponse de son frère avant de le quitter.

Je lâchais Angélique. Elle ne voulait pas me croire. Et je ne pouvais pas faire ça seul. Je devais trouver un moyen de la convaincre. Mais comment ? Le seul moyen que j’avais, mais qui était extrêmement aléatoire, serait d’avoir une vision de quelque chose qui arriverait à Angélique. Et ça, je ne pouvais pas le contrôler. Je me retournais et me dirigeais vers la sortie de la bibliothèque.

-Tu as peut-être raison, Angélique. Ce n’est peut-être que mon imagination qui me joue des tours. En tout cas, une chose est sûre. Tu n’as pas donné cet ordre. Ca se voit dans tes yeux.

J’ouvris la porte de la bibliothèque. J’allais rentrer dans mes appartements. Je me sentais faible, mais surtout, je voulais être seul pour réfléchir. Je courais dans les couloirs, et ouvris ma chambre. Je m’allongeais sur mon lit. Je ne savais plus quoi faire. Je fermais les yeux. Des larmes coulaient. Si seulement ils avaient pu être là, ils auraient pu tout arranger…

*Vous me manquez…*

Angélique se laissa tomber sur le fauteuil le plus proche. Elle reprit son livre et découvrit le chapitre de la déesse grecque "Hestia", déesse du foyer et de la famille. Quelle drôle de coincidence.. maintenant le livre parlait de la famille. Peut être était-il magique ce livre? Non.. pas un livre de la bibliothèque de son père! La jeune princesse se demanda comment son père avait pu gérer tant de problèmes, et comment sa mère l'avait aidé. Ce qui était sure maintenant, c'était que quelqu'un devait absolument prendre le relais des récents défunts. Pas Antoine: trop rebelle, trop solitaire, trop grincheux. Pas Alexandre, trop timide, en plus il était peut être fou.. Pas Angélique, trop versatile, trop vicieuse. Oui, Angélique le savait. Mais si aucun des trois n'étaient apte à prendre le trône, qui le fera? Comment savoir qui serait digne du trône?
La jeune fille s'arracha à ses pensées, se leva et quitta la pièce. Elle retourna à ses appartements, imitant son frère.

TOPIC TERMINE??

Topic terminé ^^